Laurent Blondeau est conseil indépendant en stratégie, marketing et développement commercial. Il a travaillé dans de nombreuses entreprises technologiques et se spécialise en innovation, relation et expérience clients, social media et intelligence collective. Contributeur sur de nombreuses plateformes sociales (socialmediaclub, customerthink, deliveringhappiness, socialcustomer…) et animateur de nombreuses pages sociales et blogs. Exec MBA HEC. « opinions are my own ». Animateur du blog http://buzzedinlog.wordpress.com et http://evidencesx.wordpress.com. Il a rédigé une tribune intitulée : Uberisation : « uber alles » ?
Uberisation est désormais un mot. Mot dérivé d’une entreprise qui a complètement bouleversé une industrie, celle des taxis, ou plus largement des transports payants de personnes. On voit par ailleurs que cela ne s’arrêtera d’ailleurs pas là…Et là, figurent pêle-mêle du grand résultat, acteurs isolés, législateurs-régulateurs en peine et sans voix. Parce qu’ils n’ont rien vu venir, n’y ont pas cru, manquent d’imagination. C’est aussi ce qu’ont dit les plus hautes instances de défense Américaines après la catastrophe du 11/09 aux USA : « nous avons manqué d’imagination ».
De quoi s’agit-il ? Tout simplement de possibles rendus réels, par la révolution digitale, celle-là même qui a « disrupté » d’autres industries avant : disque, livre, tickets, conseil médical, restauration, livraison, optique…La liste serait trop longue.
Il y a donc aujourd’hui une grande responsabilité du chef d’entreprise à bien cerner ses choix, succès et compétences pour ne pas que tout ceci s’évanouisse un beau matin par un nouvel entrant, moins cher et meilleur (définition d’une innovation dite « disruptive »).
Rappelez-vous Kodak, qui possédait pourtant en son sein, l’inventeur de la photo numérique et n’y a pas cru, voire ne l’a pas développé au risque de cannibaliser sa propre activité. C’est Steve Jobs lui-même qui a organisé, sans cesse, la cannibalisation au sein même d’Apple…L’Iphone n’a t-il pas rendu secondaire l’IPod, pourtant un franc succès de la marque à la pomme ? Regardons désormais où est Kodak et ce qu’elle est devenue devant ce raz-de-marée numérique. Une société du passé...
Mais si l’uberisation n’est pas forcément technologique (qu’y a t-il de réellement technologique dans Uber aujourd’hui ?), elle bouge les lignes et plutôt de manière sismique. La nouveauté réside dans la capacité et l’opportunité de bâtir une expérience consommateur bien plus plaisante, rapide, efficace et surtout utiliser les outils modernes : géolocalisation, paiement mobile, tag, data et CRM…avec une excellence opérationnelle des « salariés », qui ont intégré les valeurs et l’esprit du service (ce point est aujourd’hui l’objet de révoltes localisées, en raison de précarité du travail, ou de l’inadaptation du modèle juridique, social, économique et fiscal résidant d’une époque trop longue à se réformer).
Il est donc bien de la responsabilité de tous, et non pas pour protéger (nous avons bien assez de tendances protectionnistes) nos acquis, salariés et rentes, mais pour innover et augmenter la satisfaction du client, qui comme nous le savons, augmente la fidélité et donc l’espérance de gain.
Etes-vous prêt pour un diagnostic, ouvert, franc et réaliste de vos activités ? Il vaut mieux prévenir que guérir disait l’autre, et il y désormais des maux incurables, conduisant à l’impasse…économique et sociale.
Pour ceux qui cherchent la croissance, elle existe, mais surement pas en protégeant nos rentes et acquis (cela s’adresse bien évidemment également à l’Etat, aux régimes protégés et autres anachronismes décalés et honteux, au regard de travailleurs ou retraités qui ne sont pas moins méritants). Et au vu de l’essor des plateformes, la démocratie entière pourrait bien être « uberisée »…A moins qu’une révolution plus larvée se prépare. A nos bonnes âmes politiques à avoir en tête, dans les programmes et dans les actions, les bonnes décisions qui entraineront l’uber-croissance. Et pour tous, bien entendu…
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