Communiqué de la FNAE à la suite de la réunion de négociation du 10 décembre 2024
Paris le 13 décembre 2024
La Fédération Nationale des Auto-Entrepreneurs (FNAE) a pris acte de la reprise des discussions avec les plateformes de livraison, une reprise obtenue uniquement grâce à la pression exercée par les services de l’État. Si cette initiative marque une avancée, nous dénonçons le manque flagrant de véritable engagement de la part des plateformes.
Celles-ci ont exprimé une volonté de centrer les discussions sur un calcul horokilométrique, une orientation que la FNAE soutient historiquement. Cependant, derrière cette apparente ouverture, les propositions concrètes demeurent absentes. Les plateformes refusent catégoriquement de construire un véritable modèle de tarification des courses, rejetant l’instauration de garanties fondamentales comme un minimum de prise en charge ou une majoration pour les prestations spécifiques, telles que la montée à l’étage.
La FNAE a également proposé d’introduire une réflexion sur des minimums de tarification différenciés selon le type de véhicule utilisé pour les prestations, sans retour.
Par ailleurs, les plateformes insistent pour que l’accord horokilométrique envisagé soit appliqué à une échelle hebdomadaire, sur l’ensemble des courses. La FNAE alerte sur les dangers de cette mesure : elle pousserait les livreurs à accepter des courses mal rémunérées, dans l’espoir illusoire d’un rééquilibrage en fin de mois. En réalité, ce mécanisme aboutirait à un nivellement par le bas. Les courses correctement rémunérées viendraient masquer les pertes, car cet accord ne fixerait qu’un plancher, laissant ainsi les livreurs dans une précarité accrue.
En l’état, cet accord n’est rien de moins qu’une tentative des plateformes de détourner les négociations à leur profit exclusif. Il entérinerait une situation injuste et mettrait encore davantage en péril les livreurs, qui doivent pouvoir conserver leur indépendance tout en bénéficiant d’une rémunération minimale décente par course.
La position de la FNAE est claire : si l’API considère que les livreurs sont des travailleurs indépendants et dans ce cas elle doit leur proposer une rémunération minimale par course, dans le cas contraire elle devra leur proposer un contrat de travail.
Bilel BOUNAB : 06 29 17 38 79
Laurent HILY : 06 48 40 20 54