Denis Jacquet, fondateur de Parrainer La Croissance

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Denis Jacquet. Entrepreneur du Net depuis 2000, fondateur de Parrainer la Croissance, devenue en 4 ans la plus grande association au service des entrepreneurs avec 3 600 membres avec un objectif national de 5000 dans 2 ans. Il a fondé le premier incubateur intergénérationnel, en France, qui met les seniors des grands groupes au service de la croissance des PME et start-up. Il signe cette tribune intitulée "La France mérite la fin du droit du travail".

Le gouvernement a annoncé une grande réforme du Code du travail, à la suite de la remise du rapport Combrexelle. Un deuxième rapport vient nourrir le débat, celui du DRH d’Orange, Bruno Mettling, concernant l’adaptation à l’ère numérique. Denis Jacquet, expert Frenchweb, livre la vision des travailleurs du numérique.

Le passé a du charme. Le passé est la clé de l’avenir, n’en déplaise aux digitaux de tous poils, qui pensent révolutionner le monde, alors qu’ils contribuent seulement à une évolution en marche depuis la naissance de l’humanité. Simplement, certaines marches, construites par l’évolution, sont plus hautes que d’autres, et certains mouvements tiennent plus du tsunami que de la vaguelette estivale. C’est le cas du digital. Mais tant que l’être humain n’aura pas été «trans-humanisé», les fondamentaux resteront les mêmes.

L’homme cherche son intérêt, son épanouissement, sa sécurité, la sienne et celle de sa tribu, et cela avant même de marcher debout et d’être plus épilé qu’il ne l’était alors. Les animaux sont régis par la même logique. Ils cherchent à maintenir (au pire) leur condition ou à l’améliorer. Et pour cela, ils souhaitent que leur environnement permette cette évolution.

Un «nouveau siècle de lumières numériques»

Notre environnement institutionnel, notre société, nos gouvernants, sont les derniers remparts, l’obstacle majeur à l’évolution d’un cadre qui doit s’adapter, non pour faire injure au passé, mais l’honneur à l’avenir. Non pour renier par principe, mais changer par nécessité. Changer, amender, et même révolutionner, n’est pas une insulte à notre héritage, mais une adaptation nécessaire pour lui permettre de rester intemporel. Et là vous vous dites, «qui est cet entrepreneur qui se croit philosophe ? Intellectuel ?». Mais justement, dans une société qui devient entrepreneuriale, ce sont peut-être les gueux, les prolétaires de l’entrepreneuriat que nous sommes, qui, par étincelle de réalisme pourraient embraser la société d’un nouveau siècle de lumières numériques. Ne soyons pas modestes, seulement bienveillant et ouverts, et proposons une société nouvelle, dans laquelle le digital soit un moyen et non une dictature.

Les Français, fatigués de cadres stricts qui leur promettaient la paix et la sécurité, le plein emploi et la lutte du faible contre le méchant riche, ont réalisé que non seulement cet opium ne leur faisait plus d’effet, mais les conduisait irrémédiablement à la misère. 10% de chômeurs, des SDF en masse, une insécurité chronique, des segments de populations ligués les uns contre les autres et des politiques démagogiques, pauvres poupées sans vision, qui agitent encore les bras au journal de 20H pour faire croire qu’ils sont vivants.

Le droit du travail est une de ces illusions. Il est le fruit d’une vision de la société. D’une structure de notre économie. D’une période qui a vu le modèle se dégrader, tout en pouvant encore durer.

Les technocrates, les syndicalistes ont tricoté de mauvais vêtements, qui craquaient de partout pour être totalement déphasés avec la réalité, et ont ainsi bâti un code du travail magnifique, que même Moïse n’aurait pu redescendre de la montage, tant il est lourd, et n’aurait pu expliquer à ses fidèles, tant il est indéchiffrable. A côté de notre code du travail, Champolion a eu un job d’été digne d’un «rubik’s cube» pour débutant.

«Depuis 13 ans, l’emploi est le fait des PME et des start-up»

Le code du travail date d’un temps où les grands groupes étaient les employeurs de notre pays. C’est terminé. L’emploi net depuis 13 ans, est le fait des PME et des start-up. Dans tous les pays développés. Le code date d’un temps où une industrie prédominante demandait des cohortes de travailleurs sous qualifiés, en situation de fragilité. Malgré une tentative médiatique d’un «redressement productif», nous voyons bien que là aussi, comme Capri, c’est fini.

Le code date d’un temps, où syndicats patronaux et salariés représentaient la majorité de leurs populations respectives. Là aussi, c’est bien fini. 6% de syndiqués et l’absence de jeunes et du numériques, à la CGPME ou au Medef, suffisent pour vous en convaincre. L’obsession du code du travail reflétait l’arrogance démagogique des politiques à vouloir préserver contre le licenciement et de contrôler ainsi autoritairement l’emploi. En voulant contrôler l’emploi, on a tué l’embauche. En diabolisant l’entreprise, on l’a chassée de France et rendu frileuse à l’emploi. 10% de chômage. 25% chez certains jeunes, et presque autant chez les seniors.

Le digital pose la touche finale à cet édifice, et en se déposant ainsi sur la société, il achève de sonner le glas de ce modèle dépassé. D’abord parce que la jeunesse n’attend plus après l’Etat pour prendre en main son avenir, elle le créé elle-même. La nouvelle génération a compris qu’elle changerait de job entre 8 et 12 fois dans sa vie, et que rechercher un CDI, une sorte d’emploi à vie, dans une entreprise dont on sait qu’on la quittera rapidement, n’a aucun sens. Elle a aussi compris, que certaines compétences clés étaient valorisables. Et elle a décidé, cette jeunesse, qu’elle les vendrait au plus offrant. Ainsi nombre de jeunes geek, et ce n’est qu’un début, se mettent à leur compte et vendent leur temps et l’organisent ainsi eux-mêmes, sans dépendre d’un droit du travail ou d’une convention collective. Ils décident seuls, de leur temps et conditions de travail. La dite Ubérisation de l’économie est en marche, et cette masse d’indépendants fuit le collectivisme imposé par la société d’avant. Ce qui ne lui enlève en aucun cas sa capacité de solidarité. Mais elle souhaite la choisir.

Les seniors délaissés par la société, se sont fait autoentrepreneurs. Il y en a 1 million en France. Ils sont indépendants et le resteront. Ils ont compris que le droit du travail leur a seulement garantit qu’il ne servait à rien, et ne les pas « garantit » d’être exclu de la société.

Le poids du code du travail «étouffe la dynamique entrepreneuriale»

Bref l’efficacité du code est inversement proportionnelle à son poids, mais son poids étouffe la dynamique entrepreneuriale. Combien de start-up, qui souhaitaient offrir à leurs recrues un salaire plus faible en échange d’actions de la société, se sont aperçues que la convention collective, signée à une époque où le digital n’existait pas, leur interdisait ?

La référence absolue au code, qui remplace le lien de confiance que les hommes peuvent avoir entre eux, a imposé des rentiers du dialogue social, qui vivent à nos dépens sans plus rien apporter au débat. A peine s’ils savent ouvrir un PC ou charger une appli. Supprimer le code du travail, ce n’est pas voler la protection aux plus faibles, c’est donner une chance aux Français de se faire à nouveau confiance, sans intermédiaire (comme sur Internet, la désintermédiation), et surtout aux entreprises de définir, ensemble, les conditions de leur collaboration. C’est surtout, la seule opportunité que nous avons de ne plus mettre un code dépassé entre la France et la Croissance.


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