La législation française devient trop contraignante pour les entreprises du numérique !
L’Observatoire de l’Uberisation demande aux parlementaires d’écouter les parties prenantes de la nouvelle économie pour ne pas freiner le développement du numérique dans notre pays.
Le Sénat a adopté vendredi dernier un amendement au projet de loi numérique permettant aux conseils municipaux des communes de plus de 200 000 habitants de rendre obligatoire, par délibération, un enregistrement des loueurs pour toute location de manière répétée, pour de courtes durées, à une clientèle de passage. Ce dernier «défavorisera les particuliers au bénéfice de loueurs professionnels», a vivement réagi lundi Airbnb. A travers l’Observatoire de l’Uberisation, les parties prenantes de la nouvelle économie se mobilisent également contre cet amendement et plus généralement contre l’absence de débat pouvant nuire au développement du numérique en France.
Les acteurs de la nouvelle économie se mobilisent contre l’amendement du Sénat
Entrepreneurs du numérique, « ubérisateurs », « ubérisés », directeurs d’école ou grands chefs étoilés … de l’employé au dirigeant en passant par le paléoanthropologue et l’économiste, ces parties prenantes du numérique réunies au sein de l’Observatoire de l’Uberisation partagent la réaction d’Airbnb : « nous condamnons sans réserve cet amendement que nous aimerions que l’Assemblée rejette au plus vite. »
Mais leur inquiétude se porte davantage encore sur les décisions à venir.
L’Observatoire de l’Uberisation souhaite alerter les politiques sur l’aspect rétrograde et disproportionné de leur combat, qui est déjà réglé par les textes existants et n’apportera qu’un frein préjudiciable à la vision que l’étranger et les acteurs du numérique ont de la France, poussant ainsi nos propres jeunes à considérer que leur pays d’origine est un pays d’un autre temps qu’il sera urgent de quitter.
L’expérience prouve que les déclarations préalables, dans tous les secteurs, ont toujours fini par pénaliser ou tuer ce même secteur. Plus spécifiquement à l’heure du numérique, ajouter des obstacles supplémentaires à toute innovation finira simplement par tuer les bonnes initiatives, et laisser la France au bord de « la route de la croissance. »
« En voulant s’acharner à poursuivre quelques professionnels déguisés en particuliers, on donnera ainsi un frein au secteur tout entier, au détriment de son développement, des emplois, de la capacité d’accueil et des revenus supplémentaires qui sont générés par des particuliers qui ainsi améliorent à la marge pour la société, mais fortement pour eux, leurs revenus à l’heure où le pouvoir d’achat stagne ou diminue » affirme ainsi Denis Jacquet, entrepreneur et président de l’association Parrainer la Croissance.
L’Observatoire de l’Uberisation devrait systématiquement être consulté sur les sujets du numérique en France
A l’heure du tout numérique et face à l’émergence de nouveaux business models disruptifs en France, l’Observatoire de l’Ubérisation a été créé en 2015 par Denis Jacquet et Grégoire Leclercq (Président de la Fédération des auto-entrepreneurs).
Il réunit des experts et change makers qui travaillent ensemble pour ré-objectiver les débats autour des nouvelles offres disruptives permises par le digital. Ils imaginent la société dans laquelle on veut vivre demain pour que l’Ubérisation ne soit plus subie mais positive, inclusive, éveillée et réfléchie, pour tous.
Il est donc légitime, lorsque le législateur se pose la question de réguler le numérique en France, de consulter des experts et réfléchir plus largement aux côtés des acteurs concernés, avant de vouloir multiplier les réglementations.
Dans ce contexte, le rôle de l'Observatoire n'est en aucun cas de dire oui à « tout ce qui relève du numérique », mais de faire en sorte d’empêcher le « non systématique » dès qu'il y a une évolution que la société ne semblerait pas en mesure de tolérer.
Les deux cofondateurs rappellent que « l’Observatoire de l’Ubérisation n’a pas vocation à être un outil corporatiste au service des sociétés de l’économie digitale. Bien au contraire, nous nous voulons un observateur des tendances, dans le monde entier, afin d’en retirer ce qui est le plus bénéfique à nos sociétés et se préserver de ce qui l’appauvrit. Ce sera l’enjeu de nos Assises en Octobre : faire un projet de société, dont le numérique est un outil indispensable, au service d’une vision de la société, plus inclusive, plus humaine et plus ouverte. Mais aussi plus libre et responsable. »