Le Syndicat des Réseaux de Mandataires Immobiliers organisait en octobre 2015 son premier grand événement au Salon Hoche à Paris. Au programme, une conférence de presse suivie de deux tables-rondes sur le digital, le fil rouge de cette matinée. Parmi les intervenants : les patrons des grands réseaux, mais également la FNAIM et SeLoger. Les acteurs comme I@D France, CapiFrance, Optimhome, SeLoger ou Le Bon Coin sont-ils en train de créer à leur tour un phénomène d'ubérisation du secteur ? Tirent-ils tous partie de la digitalisation ?
12 % : la part de marché revendiquée par les mandataires
Lors de sa conférence de presse, le SYREMI s’est notamment attaché à rappeler la différence entre un réseau de mandataires et un réseau immobilier classique, à expliquer les raisons du succès de ce modèle auprès des agents commerciaux - la surcommission notamment – et à réhabiliter encore et toujours la figure du mandataire, parent pauvre de la profession. Jean Lavaupot, le Président du syndicat, s’est également efforcé de rappeler que les agences avaient elles aussi largement recours aux agents commerciaux indépendants : "on compte 38 000 mandataires dans l’ensemble de la profession, dont 11 000 travaillent pour des réseaux de mandataires". Autre chiffre intéressant : les mandataires en réseau réaliseraient aujourd’hui 12 % des transactions de vente. « Nous gagnons un petit pourcent par an depuis la création du SYREMI » a expliqué le Président. C’est sans compter que le nombre de mandataires a lui aussi augmenté : I@D France rassemble aujourd’hui 2100 mandataires à lui tout seul quand l’acteur CapiFrance compte 1360 négociateurs.
l’Uberiseur bientôt uberisé ?
Lors du colloque qui a suivi, le SYREMI a souhaité aborder la question de la « transaction immobilière à la lumière des autres modèles économiques bouleversés par le numérique ». Il a donc été question des Über, Booking et autres Amazon qui ont pris le pouvoir sur leurs marchés respectifs. Dans ce débat, les réseaux mandataires ne se sont jamais vraiment positionnés comme les « disrupteurs » du marché immobilier, mais ont plutôt pris le parti d’aborder la question à travers l’opposition « professionnels vs particuliers ». "Booking et AirBnB se développent en parallèle alors qu’ils sont pourtant concurrents (…) nous ne sommes pas au bout de ce que peut apporter la technologie ; avec le numérique, nous avons vécu une évolution, mais pas encore la révolution" analyse Olivier Colcombet, DG d’Optimhome. La question du service apporté aux clients a également été au centre des débats. "En matière de géolocalisation par exemple, nous devons tous ensemble évoluer pour répondre aux demandes des internautes en faisant tomber les peurs liées au mandat simple" a plaidé Roland Tripard, Président du Directroire de SeLoger.
Sur le banc des intervenants, la présence du Vice-Président de la FNAIM chargé du numérique, Jean-Marc Torrollion, a été particulièrement remarquée - et saluée par le SYREMI. La hache de guerre serait-elle en passe d’être enterrée ? Enfin, on note la présence de seLoger et du site Le Bon Coin en tant que sponsors du colloque du SYREMI. Ces deux portails leaders ont récemment reçu les foudres de la FNAIM et de certains grands réseaux de franchises au sujet de leur politique tarifaire.
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