Définition de l'ubérisation

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Depuis le début de l’année 2015, le terme « uberisation » revient dans de nombreux médias. Il fait suite à l’irruption sur le marché français de la start-up californienne Uber, spécialiste mondial du VTC valorisé à 50 milliards de dollars. Devenue un leitmotiv, cette expression garde cependant une signification obscure pour beaucoup. Comment définir au mieux ce terme d’uberisation et comprendre les enjeux qu’il implique ?

Définition du terme

A l’origine de ce néologisme, on trouve la société américaine Uber, qui s’est fait connaître en France avec la révolte des taxis dénonçant une concurrence déloyale, au vu des tarifs particulièrement bas appliqués par l’entreprise. Le terme d’uberisation a depuis connu un vif essor dans la sphère médiatique. L’une de ses premières utilisations est le fait du PDG de Publicis Maurice Lévy, lors d’une interview donnée au Financial Times. Il évoque alors la peur des entreprises de se faire « uberiser ». Dans ce cas de figure, l’uberisation désigne, pour toute entreprise, la crainte de subir la concurrence d’un acteur nouveau de l’économie numérique, à l’instar de ce qu’ont connu les chauffeurs de taxi face au service proposé par Uber. L’uberisation désigne donc la peur, pour les entreprises dominantes, de se voir mises à mal par des start-up innovantes tirant partie des possibilités numériques. Cette définition rejoint celle du terme anglais « disruption », caractérisant la situation d’une entreprise dépassée par un concurrent novateur.

Plusieurs exemples d’uberisation

On peut considérer que le phénomène d’uberisation est susceptible de s’appliquer à de nombreux secteurs d’activité, et de concerner toutes les start-up qui prennent des parts de marché à des acteurs traditionnels. On parle alors d’un phénomène global d’uberisation de la société comme d’une avancée du monde digital. Ainsi, on peut considérer que la concurrence faite par de jeunes entreprises comme Airbnb et HomeAway aux groupes hôteliers relève d’un processus d’uberisation du secteur. Le phénomène peut au final être étendu à un grand nombre de domaines, partout où les entreprises digitales contribuent, par leurs innovations et leurs prix inférieurs, à faire de l’ombre aux sociétés en place. Toutes les plateformes en ligne supprimant les intermédiaires entrent dans cette catégorie : Deezer et Spotify pour la musique, BlaBlaCar pour la location de voiture, Alison pour l’enseignement ou encore KissKissBankBank pour le domaine bancaire.

D’autres applications possibles

Il est possible d'imaginer une utilisation plus large du terme d’uberisation, qui est en mesure de regrouper plusieurs acceptions. La définition de base, qui évoque un rapide basculement des rapports de force en faveur du numérique, peut dépasser également le strict cadre de la concurrence économique. Il est donc possible de parler d’uberisation pour désigner un modèle économique basé sur le partage, un service jadis physique proposé à présent sur une plateforme en ligne, ou encore le business model d’une entreprise. Plus largement, l’uberisation de la société évoque l’accélération du monde digital, et la part de plus en plus importante qu’il occupe dans le domaine de l’entreprise. Un chiffre permet de comprendre cette évolution soudaine : en 2008, un titre boursier changeait de main tous les deux mois, alors qu’aujourd’hui un tel changement intervient toutes les 25 secondes en moyenne.


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Automatisation des tâches, émergence de nouvelles plates-formes d’économie collaborative… Le monde du travail connaît une mutation sans précédent. L’âge d’or du salariat est-il sur le point de prendre fin ? C’est ce que défend la députée de l’Essonne, vice-présidente des Républicains, qui prône une refonte de la fiscalité du travail. Retrouvez Nathalie Kosciusko-Morizet lors du débat ayant pour thème « La fin du salariat » dans le cadre du Monde Festival, samedi 26 septembre, de 14 heures à 15 heures à l’Opéra Garnier. Elle relève trois mouvements qui accélèrent le phénomène : la jeunesse qui rejette la subordination, les entreprises qui recherchent la souplesse, et la technologie numérique.


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Uber, Airbnb, Netflix, Blablacar, MyMajorCompany, Creads, OuiShare, KissKissbankbank : autant d’entreprises qui n’ont a priori rien en commun tant leurs secteurs d’activité sont éloignés. Et pourtant, elles participent toutes à l’uberisation de l’économie. Pour mieux comprendre, Creads, plateforme participative de freelances, vous présente 11 indicateurs dans un billet assez long et assez complet. Extraits :

1. Le sens du service

L’uberisation de l’économie (autrement nommée uberification), touche avant tout l’économie de service : transport, logement, banque, divertissement, biens de consommation, service à la personne, créations graphiques, livraison de repas, de fleurs et même recrutement et la santé. Julien Mechin, co-fondateur de la plateforme participative Creads, estime que « l’ uberisation est en train de toucher tous les secteurs de l’économie en apportant une couche de services supplémentaires à tout type de biens. »

2. Intermédiation de services

Les acteurs de cette nouvelle économie visent à supprimer les intermédiaires afin de développer une offre de tarifs attractifs. Selon Julien Mechin « elle permet de créer un intermédiaire peu coûteux par le biais de l’innovation technologique, souvent des plateformes digitales.» C’est d’ailleurs pour cela qu’on appelle également cette économie, l’économie de plateforme .

3. Application mobile… simple et intuitive

Premier écran au monde devant la télévision, avec plus de 30 millions de mobinautes en France, et 9 mobinautes de plus chaque seconde dans le monde*. Les entreprises appartenant à l’économie de partage ont saisi l’opportunité du « mobile friendly » et ont développé une offre basée sur une application mobile.
Mais pas d’appli complexes à utiliser, celles-ci sont simples et intuitives. Elles ne possèdent souvent que peu de fonctionnalités pour plus d’efficacité.
*sources : RSLN Mag, CB News, Frenchweb

4. Un service immédiat In Real Life (IRL)

Si l’intermédiaire est digital grâce à l’appli mobile, le service est lui, bien réel. Et souvent quasi immédiat, ou en tout cas réalisé très rapidement.
Car l’avantage principal du mobile et de ces nouveaux business se base avant tout sur le gain de temps qu’il offre à ses clients. C’est pourquoi on l’appelle aussi économie à la demande ou économie souple « je veux, j’obtiens ». Il s’agit de services associés à des produits concrets. “Chez Creads nous donnons accès à une communauté digitale composée d’hommes et de femmes qui vont produire des créations graphiques pour nos clients” explique Julien Mechin. “Même si la commande se fait en ligne, derrière, tout est une histoire de relations humaines tripartites entre le client, le graphiste et la plateforme”.

5. Des startups déjà rodées

Toutes les entreprises nageant dans les eaux de cette nouvelle forme d’économie sont des startups. Mais contrairement aux idées reçues, il ne s’agit pas de « bébés startups », plutôt des entreprises ayant déjà 4 à 5 ans d’existence et qui ont travaillé dur pour arracher le succès.

6. Inscrites dans l’ère de l’informatique ubiquitaire

Toutes les startups appartiennent au nouvel écosystème économique lié à l’informatique ubiquitaire. Ubiquiquoi ? L’informatique ubiquitaire ou informatique ambiante s’organise à partir d’un réseau de machines intelligentes. Ces machines suivent nos habitudes, anticipent nos besoins et communiquent discrètement entre elles « de manière non intrusive et presque invisible*». L’informatique a pénétré notre vie quotidienne et rendu omniprésent l’accès à l’information et donc bouleversé notre rapport à celui-ci.
Dotée de capacité d’analyse de l’environnement et des utilisateurs, cette intelligence artificielle permet aux entreprises de s’adapter ou de réagir en fonction des événements. Ce bouleversement est résumé dans le terme  mobiquité inventé par Xavier Dalloz, expert en conseil stratégique sur l’utilisation des nouvelles technologies, et dans la baseline « AnyTime, AnyWhere, AnyDevice ». Les startups de l’uberisation utilisent efficacement ces avancées technologiques et ont compris le bouleversement qu’elles impliquent dans la vie de tous les jours.

*source : Wikipédia

7. Même métier, même client, nouveau business model

Si l’ uberisation fait trembler les entreprises, c’est parce que ces entreprises ne créent pas de nouveaux concepts, elles améliorent l’existant. Pour y parvenir, elles changent le business model, pour profiter des atouts de l’informatique ubiquitaire mais aussi de la sharing economy (ou crowdsourcing ou économie participative ou encore collaborative).
En effet, le principe est souvent simple comme l’explique Julien Mechin, il s’agit ainsi de « créer une adéquation entre le besoin (du client) et une ressource disponible (chez le prestataire). L’économie participative permet d’offrir des solutions avec une grande adaptabilité et une grande flexibilité. »

8. La maximisation de l’expérience utilisateur via l’UXM (User Experience Marketing)

Ces entreprises ont également en commun d’avoir proposé une offre de services basée sur une insatisfaction client. Ces startups font donc preuve d’une grande empathie client, d’une très bonne connaissance du marché sans pour autant en être initialement un intervenant (avant Uber, son fondateur avait créé une startup dans l’échange de documents en peer-to-peer).
Paradoxalement, les innovations qui en résultent sont à la fois « disruptives » et relativement « simplistes ».
Ainsi, un avantage considérable de ces entreprises est une culture du service client, se faisant, elles améliorent la qualité perçue du service proposé : soit en proposant des offres plus compétitives, soit en permettant de gagner du temps (le luxe de notre époque) soit en travaillant la relation client-entreprise et en proposant une expérience créatrice de valeur (des contenus riches d’informations ou de divertissements, un design agréable et une navigation fluide par exemple).

9. Innovation ouverte

Les startups de l’uberisation pratiquent l’innovation ouverte. Par ce biais, elles permettent une transformation en profondeur des marchés existants en proposant des innovations « disruptives ».
L’un des axes d’innovation (au-delà de l’UXM vue précédemment) est la technologie puisque ces entreprises viennent prendre la place laissée béante par les entreprises en place non (ou mal) digitalisées. A l’image d’Uber, elles sont créées par des ingénieurs, embauchent des pointures en mathématiques et même en physique nucléaire, et viennent ainsi combler « le ratage de rupture technologique »* des acteurs en place.

*source Olivier Ezratty

10. Un succès fulgurant et un modèle scalable

Autre caractéristique des entreprises de l’uberisation : leur modèle permet de créer un acteur dominant dans un temps très court.
Cette montée en puissance et cette explosivité sont permises par leur modèle scalable, c’est-à-dire, un modèle permettant de copier-coller son organisation dans de nombreuses villes et donc de gérer une forte croissance de l’activité de manière fluide, sans que la qualité ne soit altérée.
En poussant l’idée un peu plus loin, les acteurs mondiaux de l’uberisation sont également les maîtres de l’économie d’échelle, notamment en marketing et communication.

11. Un financement massif

La dernière caractéristique n’est pas la moins importante puisque ces startups ont majoritairement réalisées des levées de fonds considérables et possèdent des valorisations théoriques (boursières) énormes. On les appelle également les startups unicorns, phénomène amplifié en 2014 avec un triplement des financements (vs 2013) avec notamment Instagram et Whatsapp (respectivement ($1B et $19B encore par Facebook) et surtout Uber, la plus importante levée de fonds avec $5,9B*.


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Animé par la Fédération Nationale des auto-entrepreneurs (FNAE), cet observatoire a pour but d'analyser l'ubérisation, d'apporter un constat précis et de proposer des pistes de réflexion autour de la réforme du code du travail, du dialogue social, de l'évolution du Droit, de la protection des travailleurs affiliés aux plateformes...

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